Mes sens sont actifs. Mais je ne le savais plus.
Je suis à nouveau l’eau gelée qui détone ses gouttes comme quiconque partitionne sa naissance.
En petites touches de mucus virtuoses, éloges de l'hyménée, de notre alliance.
Tes mains sont celles d’un esthète qui garde tout à lui le secret de ses envies.
Mes reins sont tiroirs, exutoires de confidences pourtant bien gardées, à la merci et à la miséricorde de tes fluides humains.
Que pourrais-je vraiment faire seule de ces songes clandestins qui me griffent l’épigastre à m’en faire évacuer contre pesanteur chaque jour mon exuvie ?
Je me donne à toi. Elaboration onirique ? Suis-je bien là ? Et toi ?
J’exhibe mon promontoire, tu montres ta pointe. Suave chamaille.
Les mots s’étiolent su notre linge sali ; ils montrent nos désavantages, percent l’impénétrable, ils chatouillent nos ouies.
A quand ma rédemption ?
Malines allégresses, valse des cherche-moi encore, je crie ma lourdeur.
Je n’aime pas mes déchets d’être, mes déchets de jour, mes déchets de nuit.
Je bouge de mon évident. J’authentifie mon incontestable. J’imagine le pire. Je persécute ma raison. Je cryogène mes pensées entreprenantes. Je m’amuse de mes bêtises.
Je suis à toi.
Je reste coite devant la pendule qui donne l’heure de l’instant. Pendant tes absences, comme un objet mou, elle tombe à terre, se fractionne de mille fragments d’atomes, des globules de secondes roulant sous la paillasse, se réjouissant de la bavure.
Corps, plaisir, interdit, si le monde est ainsi, doit-il s’excuser ? S’excuser du pire, de la perversion, du délire ?
Mes pensées suborneuses inquiètent toujours ma raison. Mère raison. Petite poire pour la soif.
Je t’aime et je te hais.
Espérons néanmoins que tu me rattrapes, je ne peux décemment me troubler davantage, j’ai des culpabilités. Des culpabilités convenables.
Tu es là campée au dessus de ma tête et je sais, vilaine, que tu me surveilles.
Et lasse de tirer les bords sur la bassine de mon désir, je t’envoie les pires mots, les pires phrases.
Puisque je suis née avec mon ambiguïté. Elle me réveille chaque nuit en m'encourageant diablotine, à la déception de moi-même. Je le sais, je le sens, elle a cette odeur de brûle cœur.
Elle m’encourage au rien de moi.
Je veux bien griffer ma bienséance, je lui donne le congé. Et je transpire. Je goutte de la sueur de l’humanité, je déborde du temps qui passe. Je noircis la marge.
Existence, je te laisse pendante, je craque l’œuf pour renaître loin de mes cendres d’antan.
Je crie fort. Je crie longtemps.
Je ne veux pas mourir.