Attifée d’une grossière robe
Tu te donnes des airs de diva
Mais tes yeux tristes,
Ta mine défaite
Ne trompent personne
Pas même ce rendez-vous
Que tu attends
Et qui ne vient pas …
Alors, tu attends quoi ?
Tu attends qui, Agostina ?
De loin, je te regarde
Et me souviens avec nostalgie
De la femme que tu fus jadis
Belle et lascive,
Tu aimais à t’enivrer dans mes bras
Au creux desquels tes pudeurs volaient en éclat
Tu étais alors mon amante insatiable
Aujourd’hui les affres de la passion
Ont laissé place à la méfiance
La jalousie t’a étouffée
Ne nous laissant plus aucun répit
Alors voilà, bras croisés,
Une pinte de bière à portée de main,
Tu te donnes une dernière contenance
Assise à la terrasse du café du Tambourin,
Où naguère nous nous sommes tant aimés
Mais sur ce visage noir
Je ne décèle rien de cette joie qui fut la tienne
Pas l’esquisse d’un sourire
Pas l’ombre d’un éclat dans tes yeux sombres
Juste un regard vague
Qui ne sait plus où se poser …