Elle,
Sa voix me noie, me sauve, m’entraîne
Dans le monde des âmes incertaines,
Dans son histoire, ses racines, sa gestuelle
A corps perdu, à cœur rebelle,
Elle,
Se joue de la vie, de l’amour, de la mort
De nos incessantes haines, de nos remords,
Comme une blessure intemporelle,
Toujours digne, belle, fière et sensuelle.
Elle,
N’a d’ombre que ses pas de danse
Douceur, violence, noblesse et décadence,
Accents tragiques, obscurs, d’un rituel
Autant de résonances graves et solennelles.
Elle,
De fougue, de feu, d’un flot de sang,
De ventre, de tripes, du peuple gitan,
Racée, authentique, émotionnelle,
S’ancrant à la terre brûlée par le soleil,
Elle,
Dont les hanches aux mouvements saccadés
Et les bras, avec grâce, entrelacés
Déchirant de son regard enflammé le ciel
Elle, mon ombre, ma liberté, mon éternelle...