Ami, cache ta vie et répands ton esprit,
Comme jadis ici, dans nos corps de damnés
Jusque dans le sommeil de nos propres vies
De ton encre pourprée, notre cœur tu noyais
Ami, cache ta vie, mais répands ton savoir
Par delà les murs gris, se dressant, moribonds,
Sur l’éternel chemin qu’un profond désespoir
Hâterait notre esprit vers des pays sans fond.
Ami tu le sais, combien ces mots ont porté
De joies et de douceurs dans mon âtre brumeux
Où de vifs courants d’airs, par le hublot brisé
Se délectaient toujours de plaisirs venimeux.
Ami, répands ton flot et brise le verrou,
Que s’enfuient nos démons, que la vie vagabonde
Et coure après l’écho d’un chant mélodieux où
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.