Dans son jogging un peu serré,
fendant l'air frais,
enivrant
du matin,
Elise part sous la houlette
du vent,
le vent qui fait son ménage quotidien,
balaie les branches,
aspire les feuilles,
et au passage
donne un petit coup de plumeau
sur les fleurs fraîchement écloses.
Elise est si pressée
de rejoindre là- bas
tout au bout de chemin
parmi les roses enlacées,
notre mère la terre
qu'il nous faut préserver
des climats violents,
des espaces surgelés
et de tous les réchauffements.
Dans son jogging un peu serré,
Elise court légère,
vers un pays de lumière,
où le soleil darde
et attarde sans fin
ses rayons bienfaisants.
Elise va émoustillée,
candide et sereine
au souffle léger
des autans
qui l'entraînent
dans sa course émermeillée
vers l'avenir qui l'attend.
Sans coupure,
sans hachure,
sans brisure,
sans cassure,
sur la peau lisse
du vent qui la pousse,
doucement sur la mousse,
Elise s'en va
d'un pas souple
et sautillant,
rembourser sa dette à la vie,
tournant le dos résolument :
aux combines,
aux magouilles,
aux calculs,
aux faux-semblants,
aux aveugles,
aux sourds,
aux obstinés,
aux obséquieux,
à tous ceux qui ont oublié
que notre terre était si belle
même avant l'électricité !
Dans son jogging un peu serré,
Elise va courant.