Monsieur le coquelicot,
Sa longue tige coiffée de rouge,
L’ami des herbes folles,
Eut un jour l’envie un peu folle
D’aller saluer cette fameuse idole :
Une certaine rose
Qui selon la rumeur
Etait la reine de fleurs
Si douce et si parfumée
Une vraie beauté !
Il se présenta humblement
Lui fit une profonde révérence
Vanta ses charmes, son élégance,
Mais l’accueil fut plutôt décevant.
La belle interloquée
Toisa le freluquet :
« De quel droit piétines-tu mon territoire ?
Tu viens troubler ma tour d’ivoire !
Ici tu n’as pas ta place
Tu n’as aucune classe
Tu fréquentes les mauvaises personnes
Tu es un vaurien
Un moins que rien
Un vulgaire « quelques pétales »
Perché sur ton espèce de tige
Qui n’en finit pas ! ».
Le coquelicot n’en revenait pas,
Humilié de toutes ces injures !
La belle gonflait sa couronne
Dressait ses épines,
Elle voulait qu’il s’en aille,
Lui lança la plus dure des injures :
« Tu n’es qu’une racaille !
Retourne dans ta rocaille
Roucouler avec tes ouailles ! ».
Cette dernière insulte
Était vraiment de trop
Pour ce pauvre coquelicot.
Devant tant de hargne
Il s’en alla rejoindre ses compagnes
Ces soi-disant « mauvaises »…
Cette belle princesse
Était une vraie diablesse.
Elle était peut-être la reine des cœurs
Mais surement pas celle du cœur !