Tenir la rampe est une impérieuse nécessité pour l’aventurier qui n’a plus toute sa jeunesse lorsque présumant de ses forces, son souffle et ses articulations, il se lance à l’assaut ou plus exactement dans la descente qui conduit à la Mer de Glace.
Fort heureusement, une banquette accueille le visiteur qui était près de défaillir. Longeant le vestibule précédant le salon glacial, le septuagénaire dont la soif d’aventure est intacte, se reproche néanmoins son manque de connaissance de la gent canine.
Un bon Saint-Bernard, portant à son cou le tonnelet de rhum eut été le bienvenu.
Une amitié se serait nouée entre le Saint- Bernard et Bernard, grand organisateur de séjour des seniors corréziens à Chamonix.
Il convient de cajoler l’homme qui trône dans le salon glacial comme jadis Louis XIV à Versailles, ne serait-ce que parce qu’il sera l’épaule sur laquelle pourra s’appuyer l’aventurier au souffle court.
Celui-ci voue aux gémonies le réchauffement climatique responsable de la descente aux enfers de la Mer de Glace.
538 … Il décomptera 538 marches (montantes ! ) pour atteindre le téléphérique qui va le ramener dans la vallée alpine.
Cet exploit ne s’accompagne pas du moindre regret parce que s’asseoir sur le trône valait bien le souffle court et les genoux en compote.
La semaine suivante, le médecin traitant ira de son reproche injustifié face au verdict de la balance :
- + cinq kilos depuis la dernière visite, c’est mathématique. Vous vous êtes chargés inconsciemment sans doute, de deux tonnes à grimper 4 kg x 500 …
J’en conclue qu’afin de voir contrarié un éventuel futur exploit sportif, la décision s’impose : cachez ces gâteaux que je ne saurais voir !