Errance avec but,
Un monde halluciné.
Des hommes, des femmes aussi,
Dorment ici ou là,
Dans des sacs de couchage,
Entourés des reliefs
De repas généreux, dans des barquettes offertes,
Devant les portes closes des banques,
Des restaurants,
Et des parkings.
Je passe, ils passent
Et parfois trépassent.
Aveugle, plutôt qu’indifférent,
Des rires me dépassent et me croisent.
Sur le quai du métro,
Une rambarde opportune
Soutient la vieille dame
À demi chancelante.
Ici et là,
Des travaux qui commencent
Et finiront un jour,
Dans deux ans, dans trois ans,
Qui sait, pour quoi, pour qui.
Non-sens manifesté à tous les coins de rue
Diversité aride des vies si minuscules,
Croisement des destins,
Polychromie en noir et blanc
Des souffrances tues.
Quête honteuse de la joie.
Chacun suit un but
Petit, très petit, insignifiant, ignoré.
Les donneurs d’ordre,
Faiseurs de désordre,
Assignent à résidence
Les rêves de dissidence.
Le sens préexiste-t-il
Au monde protéiforme ?
Le sens émerge-t-il,
Transcendant le brouillard ?
Un sens
Existe-t-il ?