4 mai 1867
Je m’appelle Joseph Delullion, j’ai 23 ans. Ce matin, j’ai fait ma première journée dans une boulangerie au comptoir. Ma journée de travail s'est bien passée mais les clients ne sont pas très agréables. Je ne voulais pas travailler dans une boulangerie mais je dois bien gagner de l’argent pour nourrir ma famille.
Je suis marié a une fantastique femme. Elle s’appelle Mirabelle, elle a 20 ans. Elle est apprentie couturière dans un atelier de confection.
15 août 1867
Aujourd’hui, j’ai été me promener avec Mirabelle. Je suis toujours dans la même boulangerie mais je suis passé à l’atelier, c’est déjà mieux. Faire du pain est l’une de mes choses préférées mais ça demande une certaine rigueur. Il faut se lever très tôt pour permettre au pain de lever.
27 septembre 1867
Je suis heureux d’annoncer que ma femme attend un enfant, on l’attend avec impatience cependant, il ne faut pas qu’il arrive trop tôt.
1 octobre 1867
Ce jour, nous nous sommes promenés dans la pâture. On a ramassé un joli bouquet de fleur pour parfumer la maison et j’en ai ramassé pour donner du goût au pain. Mon emploi me passionne, faire la pâte puis la pétrir sont mes activités favorites dans la fabrication du pain.
3 novembre 1867
Aujourd'hui, ma journée s'est très mal passée. Il a plu et le pain n’a pas levé. À la boulangerie, nous n'avons rien vendu. Je vais faire comment pour nourrir une famille.
16 février 1868
Ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit. Le temps s'est refroidi mais l’hiver est bientôt terminé. La neige tombe encore. Cela fait de beaux paysages mais à l'heure ou je dois me lever pour la boulangerie, vous ne voudriez pas être à ma place.
8 avril 1868
Aujourd’hui, j’ai été appelé à la guerre. J’y vais le cœur serré, je ne verrais pas la naissance de notre enfant et j’en suis bouleversé. Je garderais avec moi ce calepin tout le long pour me souvenir. Ils ont demandé à Mirabelle de faire des uniformes pour les soldats.
Ce jour est mon dernier, je suis blessé alors qu’une fleur pourpre s'étend peu à peu sur mon flanc droit, je sens mes dernières forces qui m’abandonnent. J’ai trouvé un endroit calme, à l'abri de la guerre et du bruit, j'écris ces derniers mots pour Mirabelle et mon galopin, je suis désolé de ne pas pouvoir rentrer à la maison. J'espère que vous arriverez à continuer sans moi. J'espère aussi que notre minot sera fier et ne sera pas trop triste de ne pas connaître son père. Je vous souhaite le meilleur et …
On apprit par la suite que le dernier mot avait été écrit le 8 mai 1869, le jour des 1 an de sa fille, Marie-Jeanne Delullion.
(Cette histoire est fausse mais Joseph Delullion a vraiment existé et il était boulanger).