P205 Raynald - Lumineuses lumières

J’adorais Bach, Beethoven et Vivaldi.

J’adorais marcher dans la roseraie du grand-père, lorsqu’étonné de la lumineuse lumière, je ressentais le goût de chanter.

J’adorais aussi peindre et comme un saint appelé au paradis du jardinage, me vouer aux plaisirs salutaires et vivifiants de la terre à peine réveillée.

J’adorais les marches en solitaire au temps merveilleux des semailles.

J’adorais aussi le vert de ses yeux. Curieux, vif, rafraîchissant. Comme celui dont s’habillent les plantes éphémères au printemps venu.

J’adorais les odeurs exhalées par la rose et les lilas en fleurs, cela me donnait comme un regain d’énergie et de créativité.

Et, lorsqu'au temps de la délivrance, les feuillus laissaient s’ouvrir leurs nombreux bourgeons; et que leurs feuilles hâtives depuis si longtemps recroquevillées se prélassaient aux premiers rayons d’avril, l’enfant turbulent que je fus aimait rêver d’avenir.

Aujourd’hui encore, j’aime à m’imaginer l’homme en devenir que je serai le temps venu de mon grand départ.