Elle me paraissait vivre dans une impasse incontournable, affectée qu’elle était par les sept airs hautains du perpétuel refrain des conneries dépravantes de celles qui pètent plus haut que le trou et qui tentent malgré leur air de sainte nitouche d’essayer de les dissoudre dans la clandestinité des inconnues de la Maine street St-Laurent ou celle de Saint-Denis qui perdent une partie de leur vie devant les vitrines alléchantes des chics boutiques.
Pourtant avec ses nombreux bigoudis sur la tête, qui ma foi à mon humble avis, s’amalgamaient tout à fait correctement avec son énorme jupon dépareillé aux arabesques décolorées d’une autre époque, elle ressemblait davantage à une vieille mégère que l’on rencontre si familièrement dans les œuvres de Michel Tremblay qu’à une dame aux idées faussement teintées des grandeurs péjoratives de la bourgeoisie locale des parvenus petits bourgeois peu nombreux.
Sur l’océan parfois saturé de l’internet, j’ai cherché des photos des femmes québécoises qui ont avec brillance personnifiées ces femmes fortes de la diaspora du bas-fond souvent pernicieux des sombres quartiers défavorisés du carrefour à la mélasse montréalais où l’on trouve de tout ou presque en passant par les plus déprimés, les incontournables dépravés et les écorchés vifs. J’y ai ainsi reconnu l’aura de cette pauvre femme désabusée. J’y ai découvert ces égarées aux regards envieux comme ceux de cette faussaire au visage figé, déformé par les rêves cauchemardesques de ces idées de grandeurs, de richesse et de pouvoir demeurées pourtant inaccessibles.