Il faut reconnaître que le titre du journal était intrigant, mais en voyant la photo de ladite personne, j’ai failli tomber à la renverse.
Que pouvait-il bien faire dans une réserve indienne et puis qu’elle était cette histoire de musée ?
Mon grand-père n’a jamais été conservateur que je sache, ce qui me chiffonnait le plus c’était d’une part le côté improbable du musée et d’autre part le vol accidentel.
Je savais qu’il était amateur d’objets anciens mais aussi d’objets artisanaux notamment ceux provenant de la culture indienne d’Amérique, mais de la à voler un objet, j’avais du mal à le croire, c’était plutôt un fin négociateur.
Il me fallait découvrir absolument ce que manigançait mon grand-père et comment avait-il pu se faire prendre dans cette histoire.
Je pris la route et décidais de me présenter au poste de police en me faisant passer pour son avocat sous une fausse identité.
Arrivé devant lui, il fut tout aussi étonné de me voir, que moi en voyant sa photo dans le journal.
- Que fais-tu ici et comment savais-tu que j’étais ici ?
- Difficile de rater ta photo en première page du journal régional.
- Ah ! t’es au courant ?
- Au courant de quoi ? Tout d’abord, qu’est-ce que c’est que cette histoire de « conservateur de musée improbable »
- Oh c’est tout ce que j’ai trouvé à leur dire pour expliquer ma présence.
- Pourquoi es-tu allé inventer une histoire pareille ? T’as jamais été conservateur ?
- Oui et Non ! Tu sais ma collection, c’est un peu comme un musée et mon intention étant de le léguer aux générations futures… Je me suis dit qu’avec un pareil titre cela ne pouvait qu’intéresser les gens.
- Ça, on peut dire que tu as presque réussi, j’ai dû jouer des coudes pour arriver jusqu’ici, il y a foule à la porte, ils veulent tous entendre ton histoire. Mais dit moi, pourquoi un capteur de rêve, c’est malgré tout un objet assez courant ?
- Ah mais celui-ci est différent, mais toi, que fais-tu ici, comment as-tu réussi à avoir le droit de venir me voir ?
- Chut ! Pas trop fort, je me suis passé pour ton avocat, alors qu’est-ce qu’il a de spécial ce capteur ?
- C’est plus qu’un capteur, c’est un passeur.
- Un quoi ?
- Un passeur, trouve un moyen de le rapporter ici et je te montrerais à quoi il sert.
- Grand père, tu divagues, tu sais très bien que c’est une pièce à conviction et que l’on ne peut plus la sortir.
- Si tu t’es fait passer pour un avocat, alors tu as le droit de la consulter, dit-il en souriant.
Je demandais au préposé l’accès aux pièces à conviction afin d’instruire le dossier, celui-ci me fit signer un registre et je pus revenir dans la cellule avec ledit capteur.
- Maintenant attend toi à être déboussolé mais ne me demande pas pourquoi, je t’expliquerais après, approche-toi et met ta main sur mon épaule.
Je m’exécutais puis il prit le capteur entre ses deux mains et les bras tendus, il le leva au-dessus de sa tête en prononçant un drôle de charabia, en un instant nous étions transportés dans un autre lieu.
- Qu’as-tu fait ? Bredouillais-je.
- Je t’avais dit que c’était un passeur, dit-il en souriant, mais ne t’inquiète pas, nous sommes hors de danger, en fait je nous ai transportés dans la salle d’attente du docteur, voisin du poste de police, sortons d’ici comme si de rien n’était, va chercher ta voiture et fichons le camp d’ici.
Ce que je fis aussitôt, décidément mon grand-père n’avait pas fini de me surprendre, je le savais excentrique mais je ne connaissais pas son côté aventurier.
Le lendemain les journaux affichaient en gros titres ;
« Disparition mystérieuse du voleur du musée, la police se perd en conjectures ; Ils tentent de retrouver les traces de son avocat, dernière personne à l’avoir visité après avoir emprunté l’objet du délit, que s’est-il passé dans la cellule n° 7, la police nous cacherait-elle quelque chose »…