A la surface, je ne trouve rien. Alors je saute dans le vide, espérant m'accrocher à quelques idées.
Mon corps gesticule, cherchant à s'agripper à quelques branches de pensées, mais elles sont trop légères pour m'empêcher de tomber.
La chute m'emporte sur la terre de mon passé, où sont plantés mes souvenirs, bons et mauvais. Je me fraie un chemin entre des rires échangés et des larmes écoulées.
J'escalade le rocher de mes douleurs, trébuchant sur des pierres de peurs et de colères. Je tiens bon et continue de grimper.
Au sommet, un étang de tourments stagne de tristesse accumulée . Il m'appelle à plonger dans son eau froide et sombre. J'y trempe mes pieds écorchés et me laisse envahir par les pleurs, trop longtemps emprisonnés.
Peu à peu, mon corps s'allège et je sens un brin d’insouciance me chatouiller.
Je repars d'un pas plus léger, quand je me sens glisser sur la pente des plaisirs.
J'atterris sur un trampoline de discussions échangées qui me propulse dans un champ de musique. Tout autour de moi, des mots virevoltent, s'adonnant à une danse langoureuse. Les arbres, habillés de gourmandises, offrent une ombre sucrée. La beauté se balade au gré d'une brise d'été et les fleurs répandent l'odeur d'un printemps longtemps attendu.
Au loin, le murmure d'une cascade de joie s'invite à mes oreilles. Je laisse le son me porter jusqu'à elle et j'entends, de plus en plus proche, des rires se jeter dans une mer de gaieté. Je saute dans l'eau, transparente de vérité, et me laisse porter par le courant.
C'est alors que je bute contre une porte fermée. Je pose ma main sur la poignée, et ouvre la porte de la réalité. Ma vie réelle est telle que je l'avais laissée.
Le voyage au cœur de mes pensées est terminé.