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La ville au loin

Shadow City

S’éveille par habitude

Comme à tous les matins

Elle ose redorer son image

Et elle sait aussi

Se faire belle tard le soir

Après s’être maquillée.

Beautifull Lady

Au fard rouge

Au goût du jour

Lipstick glamour

Au chaud soleil de nos amours

Et déambuler

Le corps qui bouge

Le long de ses trop longs trottoirs

En gris en noir en mauve

Voilages de mort

Aux cendres de désespoir

Aux pots aux cracs aux joints

Roulés dans leurs manteaux

De jeunes de preux

Malgré leur peu

De tout de rien

Ciment de l’amitié

Des SDF sur la rue.

Black Moon Money

La ville comme témoin

Shadow City

Sur ses façades de béton gris

Sur ses placages de graffitis

À même le papier peint

Sur ses souillures en habits sombres

Crie sa douleur

À coup de marteau-pilon

Dans la pénombre de ses décombres

Au cœur de décembre.

Usée au banc des accusés

Elle va nu-pieds et sans cravates

On l’appelle Anonymous

Et dans ses ruelles les sans-papiers

Entre les bavures des nantis

Imbus dans le savoir

De leurs sciences de technocrates

De leur arrogance de décideurs

Se font ambassadeurs

The Big and Generous

Sous les néons les cliquetis

Des pelles et des pics mécaniques

Et du droit aux ordures civiques.

Tandis que sur les places publiques

Les rats d’égouts

Se promènent sans peine

Entre les vieux

Bouts de mégots que l’on chique

Tandis que de sous les lampadaires éteints

Les seringues contaminées

Passent au bras des roturiers

Sur les grands boulevards désertés

Sans les cartes d’invitation

Des habitudes qui piquent

Des regards vides

Des corps rabougris.

Sans aléas la peau flétrie

Des plus petits démunis d’entre eux

S’enfile vers la ville au loin

En chat d'aiguille la file

De squelettes en guenilles

Se malmène se promène l’âme en peine.

Se fait aussi parfois air de jeunesse

Revêts des fantasmes d’ivresse

Tôt le matin quand le froid

Viens refroidir les ardeurs des mal-aimés

Des laissés pour compte des moins que rien

Sans vergogne sans compassion

Sous les ordres des décideurs

Sous leurs cartons givrés de solitude.

Aux pas de la porte

L'ombre recroquevillée abandonnée

Au côté des éclats de verre

Pics acérés collés soudés

Au ciment frais coulé

Afin d'exclure l’inévitable

L’intolérable

Afin d’éviter d’inviter la solitude

À tendre la main

À quémander

Les clients de bonheur.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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