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Je me souviens, c’était à Corfou. Cet homme avait quelque chose de Pierrot le fou, ce qui explique ma foucade et tout ce foutoir ensuite. J’avais croisé son regard et c’était foutu. Il a foulé mon cœur de toutes ses forces, l’a piétiné, s’est assis dessus à califourchon.

Il a fouillé mon passé, me questionnant, m’obligeant à dévoiler tout ce que j’avais refoulé. Nos fourchettes tintaient agréablement dans ce restaurant, et le vin de Moscato qui accompagnait nos petits fours colorait agréablement nos verres. Ah cette fournaise ! Je n’avais plus aucun garde-fou. Et lui m’observait en entomologiste, me regardait me débattre comme une fourmi dans une toile d’araignée. Il s’était défoulé sur moi, écartant mon foulard, offrant mes cheveux à la caresse de ses doigts impatients, comme fous.

 Dire qu’aujourd’hui j’ai l’air d’une vieille carcasse, bonne pour la fourrière. Je me promène dans les fougères, à la recherche des souvenirs. Je suis fourbie, comme si chacun de mes membres avait subi une foulure. Je frissonne dans ma fourrure, à la recherche d’un semblant de sentiment dans le fourretout que fut notre histoire. Je l’avais revu à Paris, un  rendez-vous au restaurant cette fois encore. Il avait gardé un côté foufou, ce regard fourbe me séduisait toujours. Il avait enfourné une portion de  fromage et sa langue claquait au palais, avec fougue, tandis qu’il dégustait un vin  délicieux. Rien de tel pour  accompagner la fourme d’Ambert clamait-il.

Dois-je évoquer le malentendu, cette échauffourée qui fut à l’origine de notre rupture. Foutaise !  J’aimerais pouvoir dire que je m’en contrefo.. balance.

 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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