Où s’en est allée,
L’impatience de t’embrasser,
Quand je me réveillais, enfant
Et à ton cou me cramponnais
Dans tes bras doux, me réfugiant ?
Où se sont enfuis,
Nos fous rires étouffés
Quand nous chantions à l’infini
Des ritournelles enjouées
Comme deux forts tendres amies ?
Où se sont sauvés,
Tous ces mots frais et bien jolis
Que tu me racontais, enfant
Dans lesquels macérait ma vie
Comme un bouquet de fleurs des champs ?
Où….. ?
Le temps a jauni ces couleurs
Appauvrissant nos mémoires,
Déferlant au vent des rancœurs
Comme seul échappatoire.
Le temps a banni de nos cœurs
L’insouciance de ces instants
Creusant nos rides de froideur
D’espaces vides et de néant.
Le temps, ennemi du présent
Le camouflant comme un voleur
Embrume nos yeux de tourments
Dans un avenir qui se meurt.
Laisse-moi, même qu’une fois,
Me blottir tout contre ton cœur
Avant que le temps ne déploie
Ses ailes noires de malheur.