P41 Sylvana – L’ultime combat (thème 2)

Je m'arrête devant le miroir. Je me regarde.

Mon coeur s'emporte de joie, mais mon visage ne sait pas exprimer cette émotion. Pas de sourire ni d'éclat de rire.

Mon âme hurle de douleur, rien n'apaise cette détresse. Pas de larmes ni de sanglot.

La colère bouleverse mon être à supporter l'indifférence, faute d'incompréhension, d'ignorance. Sans cri, sans violence.

Lorsque la peur me saisi, sans aucune expression physique, on me titre de borde-line.

Je glisse dans la dépression, en rejet de tout et de tous.

   Alors le déni de moi,  "je", hélas, "est un autre."

Il lui a fallut tant de patience pour m'attendre.

Une grande persévérance pour capter mon attention et enfin me confronter à moi même.

Une empathie très sensible pour me rejoindre sans se perdre ou se briser.

Une puissante énergie pour me maintenir, m'extirper du vide.

Et un immense amour, pour me laisser partir - - - sans s'imposer.

 "L'autre," emmurée à l'intérieure de l'apparence.

 "L'autre," écrouée dans un silence inouï, déconcertant, impuissant.

Où la parole ne sait plus se prononcer.

La respiration discrète, pathétique.

Le regard fuyant, constamment en souffrance.

Ne pas sentir, le parfum de l'amitié, la complicité, la relation à l'autre, jusqu'à renier l'amour des siens.

Ecouter sans entendre.

Et surtout, "ne me touchez pas! sinon, je meurs!"

L'isolement total, la perte de l'identité, le suicide imposé.

Dramatique silence de "je."

Incommensurable solitude de "l'autre".

     " Car sans je, l'autre n'existe pas. "

Des années d'acharnement, d'une thérapie comme un orage grondant aux éclairs foudroyants.

Et puis un jour,

un souffle, une parole, une phrase, un sourire!

Un regard, le toucher - - - une larme.

La vie, lentement renait, comme une toute petite flamme vacillante.

Délicatement, le silence se déchire pour que transparaisse "cet autre", en partage reconnaissant.

 " Je " : l'autisme.

 " cet autre " : la vie vu de l'intérieur.

Merci à Elles - - -