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Une si belle expérience, comme un paradis perdu, un endroit à retrouver, comme l’aboutissement d’une quête, l’assouvissement d’un désir profond.

 

Marcher au rythme lent du chameau, pas trop vite pour ne pas être essoufflé, pas trop lentement pour avancer quand même. Observer comment son pied épouse le sol, comme il s’écrase, se pose sans s’enfoncer puis se détache. Ce n’est pas un sabot, deux doigts et une large surface.

 

Écouter la voix basse des chameliers, juste assez forte pour s’entendre, juste assez douce pour ne pas être entendue de loin.

 

Chercher du bois pour le feu au milieu du sable et s’étonner devant le chamelier qui en rapporte un fagot entier. Déguster le pain cuit à même le sable dans la braise. Frappé du plat de la main, il ne garde le goût ni du sable, ni de la cendre. Il est savoureux, moelleux et apaise la faim.

 

Fixer son regard sur deux palmiers, aussi longuement que dure la marche. Seul repère dans l’immensité du sable, disparaissant et réapparaissant au gré de nos pas. Les deux palmiers se dressent à l’horizon, en plein soleil de midi, alors que le soleil brûle la peau et que nous protégeons nos têtes d’un long tissu. Les deux palmiers sont toujours devant nous dans la chaleur de l’après-midi, alors que le soleil décline mais que le sable brûle toujours nos pieds. Et dans la douceur du soir, alors que le ciel se pare de jaune, d’orange et de rouge comme des couleurs qu’un peintre aurait étalées de son pinceau d’un bord à l’autre de l’étendue céleste. Les palmiers se dressent toujours fièrement, silhouettes sombres devant la majesté du crépuscule.

 

Partir à travers les dunes pour observer le soleil couchant. Hésiter un peu, craindre de perdre ses repères. S’asseoir dans le sable et le silence. Retrouver la tente, guidé par l’odeur du repas qui se prépare. Manger, chanter, raconter et rire autour du feu. Écouter le mâchouillis des chameaux au milieu de l’obscurité. S’étonner au matin de trouver les dunes soudain familières.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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