Je me souviens d’une dune de sable. Je me souviens du haut soleil qui la colorait. Je me souviens de ces enfants joyeux qui la descendaient, en faisant des cabrioles. Je me souviens que j’en faisais partie.
Je me souviens des tentes familiales que l’on dressait sur la plage, tout en bas de la dune. Je me souviens des repas pantagruéliques que l’on y faisait.
Je me souviens des siestes monstres que l’on nous forçait à faire, en at-tendant l’heure du bain. Je me souviens du chapeau de paille que por-tait mon grand oncle, alors qu’il le faisait vibrer tout en ronflant. Je me souviens de ma mère, juchée sur une chaise pliante, qui supervisait les dormeurs. Je me souviens de son cri libératoire:
“-C’est l’heure !”
qui faisait lever d’un bond toute la marmaille pour aller plonger, la tê-te la première, dans la mer.
Je me souviens très bien de ces dimanches de plaisir et de joie, de ces dimanches de Bomo plage; oh oui, je m’en souviens bien !