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Réveil pénible. Emergeant  d un  sommeil agité,  il prenait,  lentement  possession de son corps qu'il sentit meurtri,  fourbu, comme roué de coups. Il voulut remuer ses membres mais en vain.  Ses réflexes  étaient  annihilés par un traumatisme dont il ignorait, encore  les causes ;il était perplexe ,se demandant  d'ou venait la douleur lancinante  persistante de son bras gauche . Le mal de tête. La fixité de  son cou immobilisé par  une minerve. Il voulut  se redresser ; mais chaque mouvement envoyait un élancement à son bras. Douloureusement il y parvint, tourna difficilement la tête 

à gauche; jeta un regarde en biais au bandage qui le ficelait  du  poignet jusqu'au dessus du coude. La main bleuâtre enflée, aux doigts boudinés, fermés sur la paume. 

Enturbannée, enrubannée, elle ressemblait dans la pénombre de la chambre, à la tête d'une statuette."C'est mon bras C'est mon bras" s'écria-t-il.

Il se laissa tomber, sur le lit, les yeux larmoyants. Ses pensées s’égarèrent, un moment .Il se ressaisit rapidement, et s'examina comme de l'extérieur. Amer constat : jambe platrée , bras bandé , cou immobilisé . La peur lui remonta à la gorge. "Que vont ils devenir, moi, paralysé sur un fauteuil, que vont ils devenir". Un sentiment aigu d'impuissance et de désespoir  l'agita. Pour la première fois,  ses responsabilités de chef de famille lui parurent un lourd fardeau  à porter  .... Si jamais. Toute l'énergie qui demeurait  dans son corps se concentra, alors, sur les causes  et les raisons de sa présence dans cette chambre.

Il sentit monter en lui une sourde colère; il revit  comme dans un rêve, l’accident. Il roulait à une vitesse modérée, à un moment, il sentit que la voiture, tirait à droite, quittait, subitement la route, pour plonger dans un profond canal d’irrigation, à droite de l'autoroute. Une défaillance mécanique ? 

Certainement, le véhicule, était une marque US  monté dans l'une des usines asiatiques. Il l'avait acheté, il y a moins d'une année. Il venait de faire effectuer, ce jour là, chez le concessionnaire, le deuxième  contrôle : vidange, changement de filtres, purge des freins .Il leur  avait bien signalé que le véhicule tirait à droite «Soyez sans crainte, la garantie est valide" lui  avait on répondu. On l'avait tranquillisé" Le nécessaire sera fait ".

Une vingtaine de minutes, après  avoir récupéré le véhicule, et prit le chemin de retour..... L'accident. Une voie en son for intérieur, sans relâche, insinuante, lui répétait ; sans  cesse" Ils t ont floué, ils n'ont rien vérifié  et encore moins réparé. C'est une trahison "

Et le véhicule ? Dans quel était il ? Cabossé ? Certainement. Est-il réparable ? Ce n'est  ni le lieu, ni le moment, pour élaborer une ébauche de solution. Il faut  penser, d’abord, à se soigner.

 

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