Le Vent :
Ils partirent au souffle du Zéphyr taquiner les étoiles,
Repoussant leur limite, ébrouant la poussière
Qui, sise après des siècles, s'amassait dans les voiles,
Et purent ainsi briser mille et une barrières.
J’aime m’abandonner dans cet espace,
Baigné par le vent, nimbé de fleurs de lupin…
Ma mie s’en sauve en courant de peur que, tenace,
S’agrippe à elle son saisonnier rhume des foins !
Cheveux au vent
J’ai semé mes cheveux aux vents,
Au rythme des tempêtes et marées.
Dans la bruine, sous les pluies diluviennes,
Je m’en vais cuire le temps
Qui s’est mal amarré
Au coin de mes persiennes.
J’ai livré mes cheveux aux vents
Pour qu’ils puissent doucement les bercer
Sous la houle, et quoi qu’il advienne,
Je laisse fuir le temps
Sous une pluie d’été,
Rappelant ses odeurs anciennes.
J’ai grisé mes cheveux aux vents
Des jours et des nuits passés,
Afin qu’en tribu ils obtiennent
L’apanage du temps
D’une couleur lassée,
Fragile et corallienne.
J’ai lissé mes cheveux au printemps,
Prospéré au rythme de l’été,
Souhaitant que l’automne ne vienne.
Mais à force de faire cuire le temps,
L’hiver est arrivé
Dans sa froideur hautaine.