Et l’ouverture béante s’étala devant lui semblable à un tableau du style Vincent Van Gogh.
Un ciel en feux s’éclatait en toute liberté devant le regard ébahi de Raoul. Un ruban nuageux s’effilochait en splendides nappes de dentelle multicolores. De magnifiques teintes de chaudes couleurs y jouaient une symphonie unique lors d’un coucher de soleil spectaculaire.
Tandis que les dernières taches d’ombres jouaient au chat et à la souris avec la lumière, il s’imagina devenir l’un de ces insaisissables dégradés de couleurs qui danseraient de plaisir dans les yeux de sa douce Mélissa. Elle était unique comme la profondeur de son regard. Elle égalait l’immensité du ciel ou de la mer. Rien sur terre n’était plus pur ni plus précieux, même dans ses rêves les plus fous.
Pour elle, il deviendrait fier chevalier sur sa monture d’argent pourchassant diables et démons. Prince noir des îles sous le vent ou sultan d’autrefois lui offrant une villa somptueuse à la chambre peinte d’arabesques grivoises.
Elle, si belle, serait sous peu sa femme. Sa tendre moitié.
Raoul regarda l’horizon une dernière fois. Il était temps qu’il quitte cet endroit féérique.
Telle une fresque légendaire, il emportait dans ses bagages des souvenirs inoubliables de cieux colorés et de nuages enrubannés, tournés vers un avenir à créer.