« Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve. C’est le parfait usage de ce mystère qui constitue le symbole : évoquer petit à petit un objet pour montrer un état d’âme, ou, inversement, choisir un objet et en dégager un état d’âme, par une série de déchiffrements. » [Mallarmé]
Évidemment, nous ne sommes ni Mallarmé ni Baudelaire, ni Voltaire, les trois précurseurs du mouvement symboliste !
Et si on essayait quand même ? On est là pour améliorer notre plume, non ?
Les clés essentielles pour écrire une poésie symbolique sont les suivantes :
- les mots sont employés non pas pour décrire de manière réaliste les choses mais pour exprimer les impressions perçues par le poète
- la musicalité des vers est primordiale car les sonorités permettent de renforcer l’évocation des sensations (assonance, allitération, rime interne)
- utiliser des symboles, des métaphores et des comparaisons, des analogies suggestives.
Alors, allez-vous comme Baudelaire (dans l’Albatros), dépeindre votre propre condition dans une société qui vous ignore, ou bien encore comparer votre jeunesse à un orage (Baudelaire – L’ennemi) ou suggérer comme Mallarmé dans sa « Brise marine » le dégoût du présent et l’appel irrésistible du large, ou identifier votre âme à un paysage (Verlaine – Clair de Lune) ?
Je vous mets au défi ! Lisez, relisez sur internet tous ces poèmes issus du mouvement symbolique, analysez-les, voyez comme ils sont construits, écoutez leur musicalité, imprégniez-vous d’eux, savourez-les, digérez-les, et écrivez le vôtre !
Nanou