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Les bougies continuaient leur danse et les ombres la leur et mes pensées n’allaient pas renoncer non plus la leur.

Qu’allons-nous devenir sans électricité ! Même plus moyen de lire sans se crever les yeux. Même pas moyen de faire tourner un appareil électroménager, et la télévision alors, c’était pire ! Ce propos aurait fait sourire mes grands-parents qui ont vécu à l’époque ancienne, où il n’y avait rien de tout cela, juste la bougie ou la lampe à pétrole et l’appoint de la lumière dégagée par le feu de cheminée. Évidemment en ce temps là, on lisait certainement moins, car il y avait d’autres choses à faire, mais il fallait bien manger, alors comment faisaient-ils ?

 

Toutes ces considérations mises à part, nous sommes aujourd’hui dans la dèche. Il parait, c’est tout au moins ce que l’on nous a annoncé, que la panne n’était que passagère ! Nous voulions bien le croire, seulement depuis huit jours que cela durait, la notion de panne passagère paraissait un peu dépassée.

Du coup à la maison, après une période de colère légitime, qui s’était exprimée par des hauts-cris, le silence était tombé petit à petit et au bout de deux jours, plus personne n’osait émettre un son. Nous nous étions lassés de tous ces propos lancés à la cantonade et qui sur le moment avaient dû nous soulager.  Nous étions si peu habitués au silence, qu’il en devenait maintenant assourdissant.

Le soir désormais nous dinions, assez frugalement, des mets préparés le matin avant de partir au travail, en les réchauffant sur une simple gazinière de camping. Nos soirées ensuite étaient occupées avec les jeux de société que nous avions ressorti des dessus d’armoire, où depuis des lustres ils prenaient la poussière. En les ouvrant, le silence se rompait rapidement sous les exclamations des uns ou des autres, en l’évocation de souvenirs anciens. Nous les jeunes, n’y prêtions attention préférant passer directement à l’action. C’était bien le seul moment qui animait désormais la maison du bruit des vivants.

 

Un soir, à notre grand étonnement, la lumière revint nous éblouissant presque, il faut dire que depuis deux heures nous étions de nouveau plongés dans l’obscurité, juste éclairés par nos moyens empiriques et personne à la maison ou dans le voisinage n’avait été informé que tout serait rétabli aujourd’hui !

Depuis maintenant dix jours où nous étions privés d’électricité, son retour pourtant tant attendu ne nous réjouissait pas plus que cela. Elle bousculait un tant soit peu notre toute nouvelle habitude de vie, elle nous perturbait presque…le seul bienfait que nous en avions tiré, était qu’elle nous avait permit de prendre le temps de nous parler…

Ce soir là, nous avions terminé la soirée autour d’une tisane brûlante, à la lumière électrique tout de même, mais sans la télévision peut-être par boutade !

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