Ecran blanc. Silence.
Apparaît une petite fille sur fond de prairie verte ensoleillée, ciel bleu.
Elle joue avec un ballon, un ballon blanc.
Le ballon rebondit, léger. Elle le rattrape, le relance. Elle, petite, lui, très grand.
Malgré la différence, ils jouent, complices. Il monte, rebondit vers elle, elle court pour s'en saisir, le libère à nouveau et le regarde s'élever dans les airs.
Un bruit. Une explosion crève le silence.
Le ballon n'est plus. La petite fille a disparu.
Des images défilent, rapides. Guerres, tortures, viols, famines, enfants esclaves, femmes battues, natures dépouillées, animaux dénaturés, êtres humains désespérés.
Le silence est assourdissant.
Je devine, plus que je n'entends, un son. Cela semble être de la musique. Peut-être un violon.
La musique se rapproche. Une femme joue, suivie d'enfants porteurs de ballons multicolores.
La petite fille devenue adulte a choisi, pour s'exprimer, la musique, elle qui ne peut communiquer autrement dans le monde des parlants.
Les ballons multicolores bondissent, rebondissent.
Les enfants jouent, échangeant les ballons porteurs de mots.
Les mots, au hasard des jeux, envahissent l'écran :
PAIX, SOLIDARITE, ENSEMBLE, LIBERTE, TOLERANCE, EDUCATION, SANTE, EGALITE, CONNAISSANCE, HUMANITE
Ils jouent, rient de leurs échanges, créent des rondes, se donnent la main.
Les ballons, au-dessus de leurs têtes, se rassemblent : bouquet multicolore.
Une explosion.
La musique continue ; un feu d'artifice et ces mots :
Solidaires
Imaginons
Libérons-nous
Ensemble
Nourrissons-nous
Connaissons-nous
Eduquons-nous.