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La maladie.

Sors donc de mes entrailles pour que je puisse vivre

sors donc de mes entrailles car ça devient si lourd

cette douleur me brise niant un avenir

que je rêve si beau, davantage chaque jour

Tu es la lame qui déchire mon corps

le nuage qui refuse de s'éclipser

la parole que j'hurle encore et encore

pour un jour pouvoir l'apprivoiser

Tu es la solitude qui poignarde

la lassitude qui étreint

l'avalanche de larmes

qui noient mes lendemains

Ecoute cette souffrance qui ne me lâche pas

et ces incertitudes tuant le moindre espoir

mon corps a tellement mal, mon corps a tellement froid

je le prie, Lui mon Dieu, de me sortir du noir...

Comment parler de toi sans larmoyer encore

parler de mon combat qui m'oppose à ton être

j'ai eu la force en moi de rire de la mort

aujourd'hui, cette force, tu l'as fait disparaître

Et si je trouve au fond, bien au fond de mon âme

une brève étincelle pour me faire avancer

c'est parce qu'autour de moi, personne ne me condamne

et que tous prient ensemble pour te voir t'éloigner

Si moi j'y crois encore comme une douce illusion

eux, ils croient vraiment du fond de leur amour

qu'un jour, tu t'en iras, acceptant l'abandon

de la femme meurtrie, qui espère toujours...

Carolina.

***

La peur

Elle te tient, s’accroche à tes tripes comme un pou sur une petite tête brune.

Elle te tient, t’envahit les narines à rompre les vaisseaux les plus solides.

Elle te tient, te bouscule et t’agenouille à terre en un instant, froidement,

Elle te tient, te vole tes plus beaux rêves et tes plus beaux moments d’amour.

Elle te tient, te perfore le regard, te mélange les esprits, te façonne à sa sauce,

Elle te tient, t’entraîne dans son tourbillon vrombissant pour te noyer

Elle te tient, t’étouffe de ses larges ventouses dans une agonie fulgurante

Elle te tient, elle me tient, je ne suis plus rien.

Nanou.

***

Le mal mental

Le diagnostic est tombé,

Un nom qui ne vous dirait rien.

J’ai voulu savoir; je sais,

Un nom qui n’a d’intérêt que le mien.

J’ai voulu savoir,

Mettre des certitudes sur mes pressentiments,

Faire la lumière sur mon histoire

Pour ne plus avancer par tâtonnements.

La foudre s’est abattue

Sans prévenir sur ma tête

Pareil à un coup de massue.

Ne fallait-il pas que je m’entête ?

Et je pose des pourquoi

Auxquels on ne répond pas,

Et je pose des comment

Que l’on laisse en suspens.

La maladie est là depuis toujours,

Elle n’est pas apparue subitement

Est-ce dû à un mal d’amour,

Ou à des trop grands sentiments ?

Est-ce un problème neurologique ?

Est-ce un problème d’environnement ?

Aucune trace radiographique,

Aucune dans les prises de sang.

Un mal qui n’a pas de preuves photos,

Une tumeur imaginaire dont on ne connaît l’origine,

A moins de me disséquer le cerveau

Pour évaluer mon taux de sérotonine.

C’est une souffrance avec laquelle

Je devrai vivre le restant de mes jours,

En supporter les séquelles

Et les faire supporter à ceux qui m’entourent.

Je passe du rire aux larmes

En un temps record.

Il ne faut pas que cela vous alarme,

J’ai déjà bien assez de remords.

Je passe des rires aux pleurs

Comme par magie.

D’avoir ces sauts d’humeurs

Usent toute mon énergie.

Aucune chirurgie possible

Il n’y a rien à opérer,

Mon mal est inaccessible

Puisqu’à l’intérieur de mes pensées.

La haine est là dans mon cœur,

Ne pas la laisser me dévorer,

Coûte que coûte surmonter ma peur

Pour continuer d’exister.

Me dire qu’il y a plus atroce,

Que moi j’ai ma lucidité.

Faire de mes faiblesses, une force,

Pouvoir ainsi me sublimer.

Myriam.

Tag(s) : #H.S. par thème
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