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Durant les jours suivants, elle s'acquittait des tâches quotidiennes à la façon d'une somnambule. Le silence dans la maison où se pressaient les souvenirs se révélait insoutenable.

Elle était désemparée. Jamais auparavant, elle n'avait connu un tel vide, une telle solitude, ne sachant comment meubler ses longues après-midi et ses soirées. Le matin, malgré le peu d'entrain à accomplir son travail, pesait moins, mais l'après-midi...... ! désœuvrée, perdue, elle naviguait du fauteuil à la table, de la table à la fenêtre où elle guettait, en vain, un signe qui pût être générateur d'espoir. L'ennui était terrible. Que faire : lire ? La bibliothèque désertée de ses ouvrages n'offrait que la triste réalité de son abandon. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ouvert un livre ? De toute manière, elle n'avait plus envie d'enfiler tous ces mots. L'effort lui paraissait trop pénible, insurmontable. Même la lecture d'une simple revue avait disparu de ses habitudes.

On aurait dit que l'absence,  laissait les souvenirs envahir de nouveau son existence. La photo de ses parents sur le buffet, les cadres, les bibelots, chacun avec son histoire et qu'elle dépoussiérait mécaniquement, l'observaient depuis des années, elle, ne les voyait plus. Ils étaient sortis de sa vie, mais cette  soudaine solitude les mettait en évidence et les souvenirs remontaient par vagues dans le cœur d'Hélène, les bonheurs, les douleurs, c'était insupportable.

Depuis que le silence s'était imposé, la maison avait repris ses droits et totalement possession d'elle-même. Le craquement de l'escalier, le martèlement de l'horloge qui hurle le temps qui passe - angoisse - le claquement du volet devant être réparé, même les chants des oiseaux qu'elle n'entendait plus. Tout hantait chaque instant. Le jour, la nuit, ces bruits oubliés l'obsédaient, revenaient en force dans son espace.

Hélène, vautrée dans son fauteuil, sentait qu'elle allait craquer, lorsqu'un ronronnement lointain attira son attention. Elle se dirigea vers la fenêtre, ne vit rien, mais le bruit se rapprocha. C'était bien un moteur de voiture qu'elle percevait. Son cœur se mit à battre, était-ce possible ? Oui, une camionnette pénétra dans la cour, le chauffeur en descendit, Hélène n'osa pas bouger, l'homme ouvrit la porte arrière, et en sortit un...... téléviseur !

Immédiatement elle retrouva le moral, ressentit une joie infinie, enfin sa télévision était réparée, elle allait pouvoir vivre à nouveau, se gaver de feuilletons de toute sorte, de variétés, de bruit du matin au soir.

Le bonheur était là, à nouveau

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