Je regrette d'en arriver à une telle extrémité, mais ai-je vraiment le choix ?
Je n'ai aujourd'hui plus qu'une certitude :
Je me consume de tendresse, je rêve de légèreté, et même beaucoup plus !
En état d'assuétude exacerbée, je fantasme d'accointances multiples !
Oh ! me repaitre d'un périple amoureux, semé d'incohérence à chaque carrefour !
Ah ! me vautrer dans l'équivoque ! C'est mon Amérique à moi !
Hélas mes désirs restent fumée sans feu.
Privée de mes ovaires et nullipare, je suis devenue transparente !
Tous les mâles fuient mon appétit inversement proportionnel à ma capacité de procréer.
A croire que j'exhale dorénavant des effluves repoussants !
Même le maniaque balafré qui a squatté la masure, au bout du village m'ignore.
Je me noie jour après jour dans un éternel solstice d'hiver sexuel !
Aujourd'hui je suis à bout ! Seule, la mort me délivrera !
J'ai décidé de quitter pour toujours ce monde cruel qui me repousse
Je veux reposer à jamais dans le petit cimetière.
Mais avant de me conduire à mon dernier logis,
Pas de funérailles, ni messe, ni oraison, ni chrysanthèmes !
Juste ces quelques mots, sur ma tombe, pour la paix de mon âme torturée !