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Dehors, l'orage grondait et je n'imaginais pas encore que la porte s'ouvrirait si violemment.

" Allez ! Oust ! "

J'entendis ces mots déterminés prononcés rageusement par Hélène. Il y a peu de temps j'étais entrée dans son foyer ; Hélène était une femme radieuse à la voix enchanteresse. Lorsqu'elle fredonnait "Chez nous, la porte reste ouverte jour et nuit, il y a toujours un plat de spaghetti et du café tout chaud pour les amis", je fermais les yeux et m'imaginais que peut être un jour, moi aussi je pourrais être son amie.

Oui, vraiment j'aimais la maisonnée, les petits plats cuisinés dont les effluves embaumés venaient me chatouiller le nez.

Je l'avais même entendu dire à une amie : "Les araignées ne sont pas des nuisibles, il ne faut pas les tuer".

J'avais souri, satisfaite, rassérénée.

"Ma petite Epeira, tu as visé juste, c'est la maison qu'il te faut. A toi la tranquillité"

 

Après m'être épuisée à courir à travers champs, à affronter les intempéries, à me rattraper à chaque branche d'arbuste au moindre coup de vent, j'avais atterri là, en haut du buffet où j'avais tissé ma toile. Oh ! toute petite, très discrète, je ne voulais pas déranger.

Mais hélas, je n'avais pas deviné qu'Hélène une fois par semaine nettoyait de fond en comble sa cuisine. Je somnolais, ma toile a bougé, m'a réveillée en sursaut et j'ai vu son visage, là, devant moi.

Où était passé ce regard doux et souriant que je lui connaissais ? Je sentais qu'elle m'en voulait de m'être introduite dans son logis. J'ai voulu m'éclipser, trop tard ! Elle attrapa une de mes pattes, ouvrit violemment la porte d'entrée et me jeta dehors sans aucun remords.

Tout en retrouvant cette nature en colère, je me disais : "Il y a des jours et des lunes, des saisons et des années où la poussière efface l'entendement".

Tag(s) : #Textes des auteurs
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