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Quinze rappels. Un nouveau record pour une petite antillaise dans une salle catalogne. Un an de tournée mondiale. J'ai traversé la France, le Portugal, le Japon, la Corée du Nord aussi et l'Amérique en long en large et en travers. Ma plus belle reconnaissance outre internationalement reste le respect de mes pères en Espagne.

 Il n'a pas été évident pour moi de me faire accepter. Mais, il n'était pas non plut dit que on destin serait la passion. J'étais étudiante en alternance. Je partageais mon temps entre les études de gestion d'entreprise et mon poste d'assistante de direction dans une entreprise de textile nouvelle génération. Ma vie. Toute tracée. D'abord la licence, le master, 3 ans comme employée, ma maison et j'ouvre enfin mon entreprise ou devient chef de projet.  Ma première passion allait à mon chat. Cet être condescendant et indépendant mais si attachant. Une vraie crapule Roukky. Il m'a fait tournée en bourrique pour que le porte soit toujours ouverte. Mais à moins un degré Celsius dehors, il refusait tout net de sortir. Ma seconde activité était la couture. Maintenant, les pauvres vingt-quatre heures ne me permettent plus cette gratification d'un ouvrage accomplit de ses mains. Cette activité m'est venue de ma mère, une fantastique couturière expatriée en France pour actualiser ses connaissances. Elle n'est plus jamais rentrée au pays.

 
Mais, elle me l'a aussi transmis, le don de la danse. Je dansais déjà lorsque j'appartenais à son ventre m'a-t-elle dit. D'ailleurs, c'était pour cella que la veille de son accouchement elle était allée dans une soirée« bélé ». Cette fameuse veillé martiniquaise où le« tambouyé », le « chanté » et les « répondé »,les choristes t'appellent et te défis de danser. Pour bien t'accueillir exprima-t-elle un jour. La danse ne m'a jamais vraiment quitté. Elle m'a suivie dans tout mon parcourt J'ai vécu avec le « bélé » auquel s'est ajouté la danse moderne-jazz, le « growka » danse traditionnelle de Guadeloupe, le classique mais aussi le clooning, et diverse autre danse issu du mouvement rap. C'est pourquoi, je me décidai à voyager autour du monde afin de découvrir ce que m'offrent les traditions artistiques du monde. J'ai beaucoup voyagé découvert le Bugaru, danse japonaise puis la conga, rythme et instrument de Cuba.

 

            Ma tante m'accueillie chez elle en Espagne. Une merveilleuse hacienda avec des chevaux sauvages andalous. Je passais mes journées en ballade. D'ailleurs, une d'entre elles me conduit aux abords d'un village. Sans me rendre compte, le soleil touchait déjà l'océan. La vu d'un graffiti m'avait troublée. La journée passa sans que mes yeux ne se détournent de ce spectacle.  Le mouvement des mains de la femme, croisée devant, sa concentration, de quasi possession m'ont fascinée. La passion sublimée par le dégradée de rouge derrière m'interpellait, prenait corps en moi. Quelle sensualité dans ses gestes et l'atmosphère qui émane d'elle. Le gros plan de son visage juste au dessus, m'indiquait son plaisir et celui qui serait le mien. Le claquement de ses mains n'était statique que pour les autres. Moi, je les entendais comme j'entendais les musiciens, je voyais sa jupe virevoltée devant mes yeux. Pourtant, mes connaissances de cette danse s'évaluaient au néant. Je ne savais même que son nom. Je me surpris, toutefois, à matérialiser des pas dont l'origine m'était inconnue. Sans chercher à en savoir plus, sans mot dire, la femme me prit parla main et mes yeux et mes yeux se fermèrent. Lorsque je l'ai rouvris, je bus des couleurs, des odeurs, des goûts, des chants et des sons. Oui, je vous ledit, tous étaient présents, palpable devant moi, tels que je vois mon écran. Elle ? Elle dansa, défiait les musiciens de la suivre. Et le rouge qui tournoie autour d'elle comme autant d'appelle à l'amour sans fausse soumission. Non, ce n'était pas une bagarre avec l'homme ou les musiciens non, la confrontation n'était pas sanglante. Elle réclamait s'assouvissement de désir sans que l'un ou l'autre n'y renonce. La guitare parlait, elle racontait l'histoire de cette femme mais plus encore l'histoire de cette art. Elle racontait comment née de la fusion des airs musulmans, gitan et chrétien, le flamenco avait acquis ses lettres de noblesse. Elle exprimait toute la sensualité de la femme et ses relations avec les hommes. Tout le jeu de séduction, attirance, de répulsion, tout cela était contenue dans la voix de la guitare.

            Mon cheval henni et mes yeux éblouis par ce nouveau jour s'ouvrirent. Le graffiti était encore là, immobile. Avais-je vraimen trêvé ? Toujours est-il que le Flamenco était désormais une part de moi, l'antillaise.

 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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